... une vie brisée.
Difficile de se sentir à sa place lorsque plus personne ne le considérait véritablement comme un humain. Chaque personne au courant de sa particularité le considérait comme maudit. Il était hors de question de rester aux côtés de cet enfant : la malédiction qui le rongeait risquait de s'en prendre à eux. Après tout, il avait reçu cet étrange pouvoir, celui d'être en mesure de se métamorphoser partiellement ou totalement en chat noir. C'est alors qu'une vie de calvaires et de cauchemars commença pour Hisaka. Abandonné dans un orphelinat par ses parents qui le considéraient à présent comme un monstre et un danger, Hisaka fut bien vite mis de côté par le personnel et les autres enfants, qui le surnommaient "l'enfant maudit". Tous étaient au courant de son don, et pourtant, le personnel préférait cacher ce détail, espérant le voir partir avec une famille afin de s'en débarrasser le plus rapidement possible. Et c'est ce qui arriva, plus d'une fois. Devant un aussi joli minois et un enfant aussi calme et sage que lui, plus d'une famille souhaitait l'accueillir. Pourtant, c'était toujours la même rengaine. Tout se passait bien jusqu'à ce que son don ne soit découvert. S'ensuivaient alors des violences verbales ou physiques selon les familles, des menaces sévères et des retours au point de départ : l'orphelinat. Au final, c'était là qu'il se sentait le mieux. Même s'il restait souvent seul dans sa chambre, sans personne à qui parler ou avec qui s'amuser, au moins, personne ne lui faisait mal. 

Un nouveau départ.
C'est seulement à ses dix-huit ans, une fois majeur, qu'il pu quitter l'orphelinat, dans l'espoir d'une vie meilleure. Au final, lui qui ne connaissait pas grand-chose des relations sociales, du monde du travail et qui n'avait aucun diplôme (bien qu'il ai passé de nombreuses heures à étudier pendant ses longues années à l'orphelinat), se retrouvait dans une situation complexe. Pas de travail. Pas de logement. Aucune connaissance qui pouvait l'aider à repartir sur de bonnes bases. Alors Hisaka errait. Parfois, il avait la chance de trouver des petits boulots, très brefs, lui permettant de passer une nuit dans un hôtel miteux. C'était pas l'idéal, mais c'était toujours mieux que la rue. 
Le reste du temps, sous son apparence animale, il déambule dans les rues, dort allongé sur un banc, le rebord d'une fenêtre ou la branche d'un arbre. 
Au fond, il espérait qu'une belle âme s'arrête en chemin pour l'aider. Mais bon..  Soyons réalistes. Qui de ces gens pressés s'arrêterait pour porter secours à un chat noir visiblement abandonné ?